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Actualités dans l'alimentation du jeune enfant

Cédric LE HIR
14-10-21 11:31 Commentaire(s)

Selon la plupart des professionnels de la petite enfance, les premières années de l’enfant jouent un rôle prépondérant sur son développement futur. Santé Publique France s’est notamment penché sur les 1 000 premiers jours, qui vont de la conception jusqu’aux 2 ans de l’enfant. Il s’agit de la période avant l’entrée en maternelle, celle où il est aux bons soins d’un de ses parents ou de celles d’une assistante maternelle. Dans son étude, le service a répertorié une douzaine de points-clés, qui participent au bon développement de l’enfant. Parmi ceux-ci, l’alimentation figure en bonne place, qu’il s’agisse de celle de la future mère ou de celle du bébé. Le programme national nutrition santé se préoccupe notamment de la diversification alimentaire à travers son site mangerbouger.fr.

Quelles sont les nouveautés du programme de diversification alimentaire ?

 Les parents, ainsi que les professionnels de la petite enfance : pédiatres, puéricultrices ou assistantes maternelles s’appuient généralement sur les conclusions de l’Anses (1) et du Haut Conseil de la santé publique pour leurs recommandations. La diversification alimentaire consiste à introduire une alimentation solide pour remplacer le lait, qui doit rester le seul aliment jusqu’aux 4 mois de l’enfant. En 2021 Santé Publique France a publié les résultats d’une étude sur la diversification dans l’alimentation de l’enfant de moins de 3 ans, menée avec des professionnels de la petite enfance et de la santé . La nouveauté la plus importante porte sur la possibilité d’introduire tous les groupes d’aliments, y compris ceux qui étaient déconseillés jusqu’à maintenant. 

Une plus grande souplesse alimentaire dès 4 mois

Selon cette étude, vous pouvez donc introduire les aliments suivants entre 4 à 6 mois, en tenant compte de vos propres observations :

  • Les aliments réputés allergènes, tels que les arachides, le gluten, les œufs et certains produits laitiers. Il n’a pas été prouvé que leur introduction plus tardive éliminait le risque de réaction allergique. Il est préférable d’attendre deux à trois jours entre deux aliments à risque, afin d’identifier le responsable en cas de réaction allergique.
  • Les légumes secs, les céréales complètes, sous forme de pain, de pâtes, de semoule… Là encore, procéder par étapes afin de vérifier la bonne tolérance.
  • Les matières grasses, car il a été constaté que les apports lipidiques chez les jeunes enfants étaient en général insuffisants. Vous pouvez rajouter une cuillérée à café d’huile à votre préparation culinaire ou au petit pot, en alternant entre huile de colza, de noix ou d’olive. Vous pouvez remplacer l’huile par un peu de beurre de temps à autre.

Parmi les nouvelles recommandations de Santé Publique, figurent également :

  • L’introduction de nouvelles textures à partir de 6 mois. Jusqu’ici, vous avez présenté les fruits et légumes sous forme de compote ou de purée. Petit à petit, vous pourrez en réserver une partie, que vous écraserez simplement à la fourchette. Offrez-lui également des morceaux mous, qui vont l’habituer à mastiquer. Les morceaux un peu plus durs suivront.
  • À partir de 1 an : la possibilité d’alterner entre lait de croissance et lait de vache entier UHT.
  • Retarder au plus tard possible l’introduction de produits sucrés et les donner en quantité limitée.

Des aliments qui restent à introduire avec précaution

Il est rappelé, d’autre part, que certains aliments présentent des risques infectieux. Il faut donc veiller à ne pas donner : Il est rappelé, d’autre part, que certains aliments présentent des risques infectieux. Il faut donc veiller à ne pas donner : Il est rappelé, d’autre part, que certains aliments présentent des risques infectieux. Il faut donc veiller à ne pas donner :

  • De miel avant l’âge d’1 an.
  • Des œufs crus avant 3 ans. Il faut donc éviter les préparations à base d’œufs crus, comme les mousses ou la mayonnaise maison.
  • Jusqu’à 3 ans, la viande, le poisson et les coquillages doivent être bien cuits. Le lait de soja et le soja lui-même restent déconseillés jusqu’à cet âge.
  • Jusqu’à 5 ans, le lait doit être pasteurisé et les fromages au lait cru bannis.

Comment faire accepter de nouveaux aliments à bébé ?

Santé Publique France se préoccupe également de la façon dont les nouveaux aliments ou les nouvelles textures sont présentés au jeune enfant.

Un environnement propice pour le repas de bébé

Il est important que le temps du repas soit un moment à part, uniquement consacré à l’alimentation de l’enfant. Il est préférable de disposer d’un espace bien délimité, où les jeux et les écrans sont absents, de façon à ce que le tout-petit ne soit pas distrait.

Introduction progressive des nouveaux aliments

Les nouveaux aliments doivent d’abord être introduits en toutes petites quantités, pour habituer l’enfant au goût. Commencez par une cuillérée à café ou deux, puis augmentez les quantités jusqu’à remplacer complètement le biberon. N’insistez pas si l’enfant rejette un nouvel aliment, mais essayez à nouveau quelques jours plus tard. Cela peut prendre du temps, mais vous pouvez faire jusqu’à 10 tentatives avant que la nouveauté soit acceptée – ou non !

Laisser bébé découvrir la nourriture avec ses doigts

Pour faire connaissance avec le monde qui l’entoure, bébé teste avec la bouche. Profitez-en pour lui faire découvrir les nouvelles textures et les nouveaux goûts. Posez une assiette devant lui avec des aliments mous coupés en morceaux et faciles à prendre en main, sa curiosité le poussera à les mettre dans sa bouche. Certes, la bienséance veut que l’on ne mange pas avec ses doigts dans notre pays, mais il sera toujours temps de lui apprendre à se servir d’une cuillère, puis d’une fourchette et il les utilisera volontiers pour faire comme les grands.

Ne pas forcer l’enfant à manger

L’appétit de l’enfant est variable, selon les repas et les jours. Dans tous les cas, ne le forcez pas à manger s’il refuse catégoriquement. Proposez une alternative pour vous assurer que le goût ou la texture du plat n’est pas en cause, mais n’insistez pas, il n’a probablement plus faim et compensera au prochain repas ou le lendemain.


​1.Agence nationale de sécurité sanitaire, de l’alimentation, de l’environnement et du travail

Pour en savoir plus :

  • Le site de mangerbouger.fr https://www.mangerbouger.fr/Manger-mieux/Manger-mieux-a-tout-age/Enfants/De-4-mois-a-3-ans
  • Pas à pas, votre enfant mange comme un grand. https://www.santepubliquefrance.fr/determinants-de-sante/nutrition-et-activite-physique/documents/brochure/pas-a-pas-votre-enfant-mange-comme-un-grand
  • Des films sur YouTube : https://www.youtube.com/playlist?list=PLl00syIAMv7Rwe8aHD0Jb86EJsK9G5Ve2
  • Des tutoriels : https://www.youtube.com/playlist?list=PLl00syIAMv7ScGmi2ihVfRrYZYHfv5GFZ

Cédric LE HIR